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Interviews

Qui est Noelie Yarigo, la guéparde béninoise et championne de France 2016

Grande vainqueur du 800 mètres lors des Championnats de France en Salle de 2016 et détentrice du record national béninois dans la discipline, Noélie Yarigo est la seule athlète de haut niveau issue du Bénin. Originaire de Matéri, l’une des communes les plus pauvres du Bénin, située au Nord-Ouest, elle fait ses débuts de coureuse dès l’école primaire, se détachant très vite du lot. Après s’être fait remarquer au cours des compétitions interscolaires (qu’elle remportait toujours) pendant ses années lycée au Collège d’Enseignement Général Hubert Maga de Parakou, elle rejoint un club d’athlétisme réputé dans la région, « Les Guépards ». La championne fait cependant le choix surprenant d’intégrer, une fois ses études secondaires achevées, les Forces Armées Aériennes Béninoises. Elle n’arrêtera pas pour autant de pratiquer sa passion, malgré le manque d’encadrement. En 2010, Noélie fait une rencontre qui va marquer un tournant dans sa carrière. Celle de Claude Guillaume qui deviendra son entraîneur attitré et la mènera vers les sommets. Détachée par son corps pour représenter le Bénin lors des compétitions internationales, la militaire-athlète vise désormais l’exploit lors des Jeux Olympiques de Rio, pour lesquels elle a réalisé les minimas.

Noelie Yarigo

Nous avons reçu dans nos locaux celle qui porte haut l’étendard du Bénin au cours des plus grands rendez-vous de l’athlétisme mondial. Dans une ambiance bonne enfant, elle a évoqué avec simplicité sa carrière d’athlète, sa détermination et ses ambitions, mais aussi, les épreuves qu’elle affronte au quotidien.

Comment a débuté cette aventure dans l’athlétisme ?

Quand j’étais enfant et que ma mère m’envoyait acheter, je courais et j’aimais également jouer au foot. Au début ma mère n’était pas trop enchantée que je cours, elle estimait que je devais me consacrer à mes études. Mais mes résultats lors des compétitions interscolaires lui ont fait changer d’opinion. Avec le temps elle a commencé à m’encourager et me soutenir. J’ai intégré plus tard « les Guépards », le plus grand club d’athlétisme de Parakou, après avoir été repérée par l’une des responsables du club.

Comment s’est passée la transition des casernes aux arènes ?

En 2010 j’ai fait la connaissance de Claude Guillaume, mon entraineur actuel. Il a proposé de me prendre en charge parce que depuis mon entrée dans l’armée, je m’entrainais toute seule. J’ai tout de suite accroché parce que j’avais envie de devenir une grande athlète comme les kényanes, les américaines etc. J’ai donc intégré le Centre d’Entrainement et d’Education en Athlétisme (CEEA). Après ma participation aux Championnats d’Afrique, mon chrono était de 2’06’72. Mon service m’a alors détaché au Ministère de la Jeunesse des Sports et Loisirs. Par la suite, je suis allée m’entrainer en France pour améliorer mon record personnel qui est passé à 2’00’51. En hiver 2015, j’avais le 11ème chrono mondial.

Avez-vous rencontré des difficultés à vous détacher de l’armée ?

Non, je n’ai pas eu de difficultés parce que tous mes chefs hiérarchiques ont cru en moi, donc j’ai eu leur autorisation et leur soutien pour aller m’entrainer.

Entretenir sa forme d’athlète, en quoi cela consiste ?

L’entrainement. Je m’entraine quotidiennement, matin et soir, du lundi au samedi (et quelques fois les dimanches !). Pour ce qui est de la durée, ça dépend de la séance qui a été prévue pour la journée. Il y a des séances de vitesse, de musculation, de fat legs (jeu d’allure). Côté santé physique, j’ai un ostéopathe qui me suit, et qui a toujours réglé mes problèmes de blessures qui ne sont pas souvent si graves. Avec mon coach, on fait régulièrement des séances de massage à la machine pour éviter les petites douleurs. Et tous les deux jours, on travaille la physiothérapie.

Vous participerez aux Jeux Olympiques de Rio cette année, comment se déroulent vos préparations ?

Bien, je viens de finir la première partie de ma préparation en altitude au Kenya (à Eldoret). Un stage qui a duré deux mois et demi. Puis j’ai testé ma forme au Championnat de France d’Elite, pour lequel je ne m’étais pas préparée, mais que j’ai remporté. Actuellement j’ai repris un autre cycle d’entrainement pour travailler ma vitesse terminale et des séances spécifiques qui me permettront d’enchainer les compétitions à partir du mois de mai. Mon objectif est d’atteindre les finales lors des JO de 2016, même si la concurrence sera rude car les kenyanes, les éthiopiennes et les autres sont très fortes. Mais je crois en mon travail.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez en tant qu’athlète ?

Au début j’avais du mal à supporter le climat en France, il faisait très froid. Je me rappelle qu’un jour j’ai tellement gelé qu’on a dû me mettre dans un sauna à 60 degrés ! Mais là ça va, je me suis adaptée au climat. Les entraînements sont difficiles parce que le 800 mètres est une discipline très exigeante. Mais avec la volonté, on arrive toujours à se surpasser.

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Quel regard portez-vous sur le sport béninois et plus précisément l’athlétisme ?

Je dirai que le sport est à l’étape embryonnaire au Bénin, l’athlétisme y compris. Mais je reste confiant que cela changera.

Vous apportez votre pierre à l’édifice tous les 1er mai de chaque année avec « Les Foulées de la Pendjari ». Parlez-nous de cet évènement.

Contrairement aux éditions précédentes, celle de cette année a eu lieu le 30 avril à cause de mon calendrier chargé. « Les Foulées de la Pendjari » est un évènement que j’ai créé pour détecter de nouveaux talents dans l’athlétisme. Il s’agit d’une course mixte de 10km que j’organise en collaboration avec la Mairie de Matéri.

Quels sont vos rapports avec le Ministère de la Jeunesse, des Sports et Loisirs ?

C’est une institution qui a toujours fait de son mieux pour nous accompagner. J’ai récemment rencontré le nouveau ministre, monsieur Oswald HOMEKY. Une personne très ouverte avec laquelle je me suis sentie à l’aise durant nos échanges. Il est jeune, assez limpide dans ses propos. Je crois qu’avec lui, beaucoup de choses vont évoluer.

Le monde de l’athlétisme est actuellement frappé par de nombreux scandales liés au dopage, quelles dispositions prenez-vous pour rester « clean » ?

L’an passé, j’étais dans le système de suivi anti-dopage de l’IRNS (un institut agrémenté par l’Agence Mondiale Anti-Dopage). J’ai été contrôlée douze fois. On prend également pour précautions de se renseigner sur les médicaments prescrits par les médecins. Il faut, chaque fois, vérifier si l’une des composantes ne fait pas partie des produits proscrits par l’Agence. Pour le reste, il est nécessaire d’avoir une bonne hygiène de vie, bien s’alimenter et bien dormir. Je suis convaincue d’arriver à atteindre mes objectifs sans avoir recours à des stimulants.

Que fait Noélie lorsqu’elle n’est pas sur une piste de course ?

Je passe mon temps libre sur les réseaux sociaux. Je lis aussi, j’écoute aussi la musique ivoirienne, nigériane et béninoise car elle me booste et m’apaise. J’adore également cuisiner, l’igname pilée surtout. J’ai même ramené un mortier en France ! Je prépare essentiellement des mets béninois. Même si c’est difficile de trouver les produits nécessaires et qu’ils sont chers.

Comment arrivez-vous à gérer votre vie privée et celle d’athlète ?

Je vis comme tout le monde (Elle sourit). J’ai un petit ami. Et je pense qu’il y a un temps pour tout, je fais la part des choses. Je me consacre à mes entrainements et cela ne m’empêche pas pour autant d’être en contact avec les personnes à qui je tiens. Et les réseaux sociaux et autres applications m’aident beaucoup à être en contact avec lui.

Peut-on dire que l’athlétisme vous a rendu riche ?

Est-ce que l’athlétisme peut rendre riche ? Je ne crois pas parce que je ne couvre même pas mes frais de l’année avec ce que je gagne. Tout ce que je gagne je l’investis dans mon entrainement, dans ma préparation. Mais l’expérience qu’on acquiert, les personnes que l’on rencontre durant les compétitions internationales, c’est une richesse humaine qu’on ne peut évaluer en argent.

Qu’envisagez-vous faire une fois votre carrière dans la course achevée ?

Je voudrais entrainer. Je suis d’ailleurs en France des formations dans ce sens. Devenir coach d’athlétisme me permettra d’aider mes frères et sœurs qui pensent devenir athlètes comme moi.

Des conseils pour ces jeunes athlètes en devenir et pour tous les sportifs qui sont encore à la traîne ?

On ne peut réussir que lorsqu’on travaille, parce que rien ne s’obtient facilement dans cette vie. Donc il faut qu’ils travaillent. Le travail paie toujours.

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